Kuroneko

Kuroneko (Yabu no naka no kuroneko, ou Le chat noir à l'intérieur de la bambouseraie) de Kaneto Shindô - sorti avec grand succès en 1968 - est un récit d'horreur clairsemé et atmosphérique, qui s'inscrit dans la philosophie du réalisateur consistant à utiliser la beauté et la pureté pour évoquer l'émotion. Excentrique et plus ouvertement surnaturel que son compagnon Onibaba, Kuroneko revisite des thèmes similaires pour révéler une méditation obsédante sur le devoir, la conformité et l'amour.Dans ce film magnifiquement sinistre et romantique - librement inspiré du conte populaire japonais Le retour du chat - une mère et sa belle-fille (Nobuko Otowa et Kiwako Taichi) sont violées et assassinées par des pillards, mais reviennent d'entre les morts sous la forme d'esprits félins vampiriques déterminés à se venger. Alors que les fantômes attirent les soldats dans les bosquets de bambou, un samouraï intrépide, Gintoki (Kichiemon Nakamura), est envoyé pour arrêter leur règne de terreur.Kuroneko reste un film exceptionnel du genre kaidan eiga, des histoires de fantômes d'époque souvent basées sur de vieilles légendes ou des pièces de kabuki. Marquant la première utilisation du fil de fer par Shindô, alors que Yone et Shige se battent contre des lames de samouraïs, le film est subtilement complété par la photographie en clair-obscur primée de Kiyomi Kuroda, la partition vibrante de Hikaru Hayashi et les performances fascinantes de plusieurs des plus grands acteurs de l'âge d'or du cinéma japonais.